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André-Ernest-Modeste Grétry


André-Ernest-Modeste GRÉTRY (1741-1813)

Bibliographie universelle des musiciens et bibliographie générale de la musique, par J.FETIS, deuxième édition, Librairie de Firmin Didot Frères, Fils et Cie, Tome 4, 1869, pages 102-109.

Grétry

GRÉTRY (André-Ernest-Modeste) , né à Liège, le 11 février 1741, reçut le jour d'un musicien pauvre, qui était violoniste à la Collégiale de Saint-Denis. Une constitution faible, que divers accidents graves ébranlèrent encore, semblait le rendre peu propre au travail, et ne lui promettre qu'une existence courte et valétudinaire; cependant il vécut longtemps, fut rarement malade, et produisit un grand nombre d'ouvrages.

Dans son enfance, on ne connaissait guère d'autre éducation musicale que celle qu'on recevait dans les maîtrises de cathédrales; aussi fut-il placé à la Collégiale comme enfant de chœur, à l'âge de six ans. Cette condition était fort pénible autrefois, parce que les maîtres de musique, imbus des préjugés d'une éducation despotique, croyaient ne pouvoir user de trop de sévérité envers leurs élèves; dans la maîtrise de Liège, l'existence d'un enfant de chœur était un supplice continuel. Une dureté excessive et déraisonnable de la part des maitres n'est pas propre à hâter les progrès des élèves; il ne faut donc pas s'étonner si ceux de Grétry furent lents. On le crut incapable d'apprendre la musique, et son père fut obligé de le retirer de la maîtrise pour le confier aux soins d'un professeur habile, nommé Leclerc, qui fut depuis maître de musique à la cathédrale de Strasbourg. Celui-ci, aussi doux que le premier était brutal, rendit bientôt Grétry bon lecteur. Mais l'arrivée à Liége d'une troupe de chanteurs italiens, qui jouait les opéras de Pergolèse et de Buranello, fut l'événement qui contribua surtout à développer en lui l'instinct de la musique; c'est en assistant aux représentations de ces ouvrages qu'il prit un goût passionné pour l'art dans lequel il s'est ensuite rendu célèbre.

Comme tous ceux que la nature a destinés à être compositeurs, Grétry commença à écrire presque dès l'enfance, et sans avoir appris les premiers éléments de la composition. Ses premiers ouvrages furent un motet à quatre voix, et une espèce de fugue instrumentale qu'il fit en suivant pas à pas une autre fugue dont il retourna le sujet. Ces premières productions parurent des merveilles aux amis de sa famille; mais le fruit le plus avantageux qu'il en retira fut qu'on sentit la nécessité de lui donner un maître d'harmonie. Renekin, organiste de la Collégiale, lui en enseigna les principes, et peu de temps après le maître de chapelle de Saint-Paul, Moreau, commença a lui donner des leçons de contrepoint.

Mais déjà il était trop tard pour qu'il pût donner à ses études l'attention nécessaire; la fermentation de son imagination y mettait un obstacle invincible. « Je n'eus pas assez de patience pour m'en tenir à mes leçons de composition, dit-il; j'avais mille idées de musique dans la tête, et le besoin d'en faire usage était trop vif pour que je pusse y résister. Je fis six symphonies; elles furent exécutées dans notre ville avec succès. » (Essais sur la musique, t.Ier, p.35.) Cette histoire est celle de tous les musiciens qui ont entrepris l'étude de leur art dans l'âge des passions, et lorsque le besoin de produire se fait déjà sentir; elle explique les causes de l'ignorance où Grétry est resté toute sa vie des procédés de l'art d'écrire la musique, et de son peu d'aptitude à s'en instruire.

Un chanoine de la cathédrale de Liège avait suggéré au jeune compositeur la pensée d'aller à Rome. Le désir d'étudier n'était pas le motif le plus puissant pour l'engager à faire ce voyage. L'attrait d'un pays nouveau, le besoin de mouvement et d'agitation qu'on éprouve à dix-huit ans, et la persuasion qu'on est appelé à de hautes destinées, occupent surtout à cet âge. Quoi qu'il en soit, il fallait, pour entreprendre ce voyage, obtenir des secours du chapitre de Liège , car les parents de Grétry n'étaient pas riches. Une messe qu'il fit exécuter décida les chanoines à lui accorder ce qu'il désirait, et il partit, en 1759, pour la capitale du monde chrétien.

Les années d'études à Rome

Arrivé à Rome, il y fit choix de Casali pour maître de contrepoint, et étudia pendant quatre ou cinq ans sous la direction de ce professeur distingué, dont il ne parait pas avoir apprécié le mérite. Sa manière d'écrire l'harmonie dans ses opéras, et son embarras visible lorsqu'il parle de cette science dans ses Essais sur la musique, prouvent que son temps fut assez mal employé. Ce n'était pas à être harmoniste qu'il était destiné : son génie le portait surtout à la musique dramatique et à l'expression des paroles. Il avait composé quelques scènes italiennes et des symphonies qui furent entendues avec plaisir, et qui lui procurèrent un engagement pour le petit théâtre d'Aliberti, à Rome. L'intermède qu'il écrivit était intitulé le Vendemiatrice : il fut bien accueilli par le public romain. Ce premier essai était de bon augure, et présageait au jeune musicien les succès qu'il a obtenus depuis.

Ce fut peu de temps après que le hasard lui fit connaître le genre qu'il était appelé à traiter. Un secrétaire de la légation française lui avait prêté la partition de Rose et Colas. Charmé par la musique naturelle et gracieuse de Monsigny, et par le genre de l'ouvrage, Grétry sentit tout à coup sa véritable vocation : il s'éprit de passion pour l'opéra comique français. Paris pouvait seul lui offrir les moyens d'utiliser le talent qu'il tenait de la nature; il le comprit et partit de Rome avec d'heureux pressentiments.

Le passage par Genève

Grétry quitta l'Italie au mois de janvier 1767, après y avoir passé neuf ans, et se dirigea vers Genève. Il s'y arrêta dans l'intention de voir Voltaire et d'en obtenir un poème d'opéra comique. Quoique bien accueilli par ce grand homme, il n'en eut qu'une promesse vague pour un temps éloigné. Il y avait alors à Genève un Opéra-comique français; Grétry voulut y essayer son talent pour ce genre, et refit la musique d'Isabelle et Gertrude. L'ouvrage fut joué avec succès et eut six représentations, ce qui est beaucoup pour une petite ville comme était alors Genève. La nécessité de pourvoir à son existence l'obligeait à donner des leçons; les femmes les plus distinguées de la ville voulurent l'avoir pour maître, en sorte qu'il jouissait d'une certaine aisance. Mais près d'une année s'était écoulée sans aucun résultat pour sa réputation; il avait vingt-huit ans et n'était pas connu. Voltaire lui conseilla d'aller directement au but et de se rendre à Paris, seul endroit, disait-il, où l'on peut aller promptement à l'immortalité. Grétry suivit ce conseil et arriva bientôt dans la grande ville, plein d'espérance et d'illusions qui ne tardèrent pas à se dissiper.

Les débuts à Paris

Ce qu'il y a de plus difficile pour un musicien qui veut travailler pour le théâtre, et qui n'est pas connu, c'est d'inspirer assez de confiance à quelque poète pour qu'il consente à hasarder le sort d'une pièce entre ses mains. Près de deux années furent perdues par Grétry en sollicitations infructueuses. Enfin Du Rozoy, dont le nom était aussi ignoré que le sien, écrivit pour lui les Mariages Samnites, ouvrage en trois actes, destiné à la Comédie Italienne, mais qu'on trouva d'un genre trop noble pour ce spectacle, et qu'on fut obligé d'arranger pour l'Opéra.

Après bien des délais, le jour de la première répétition fut fixé. « C'est ici, dit le compositeur, qu'il faudrait une plume exercée pour décrire ce que j'entrevis de fâcheux sur la mine des musiciens rassemblés; un froid glacial régnait partout : si je voulais, pendant l'exécution, ranimer de ma voix ou de mes gestes cette masse indolente, j'entendais rire à mes cotés, et l'on ne m'écoutait pas. » Ce fut encore pis le soir où la cour s'était rassemblée chez le prince de Conti pour entendre l'ouvrage avec l'orchestre : tout alla au plus mal, et chacun sortit persuadé que Grétry n'était point appelé à faire de la musique dramatique.

Heureusement le comte de Creutz, envoyé de Suède , ne partagea pas l'opinion générale : il prit sous sa protection l'auteur des Mariages Samnites, et obtint de Marmontel qu'il lui confiât la petite comédie du Huron.

Les succès

La pièce, représentée le 20 août 1768, alla aux nues. La mélodie des airs du Huron est agréable et facile, et déjà l'on y remarque le talent naturel de l'auteur pour l'expression des paroles; mais le peu d'élégance des formes musicales y est d'autant plus frappant que ce musicien arrivait d'Italie, où il avait passé près de dix ans, à l'époque où Piccinni, Jomelli, Majo et Galuppi produisaient des modèles de perfection en ce genre. On ne vit peut-être pas alors tout ce que Grétry pourrait faire par la suite; mais on put juger de ce qui lui manquerait toujours.

Quelques mois après le Huron, parut Lucile, où l'on trouve un quatuor (Où peut·on être mieux qu'au sein de sa famille?) que tout le monde connait, et qui est le seul morceau qu'on ait retenu. Mais le Tableau parlant, qui fut donné presque dans le même temps (1769), plaça dès ce moment Grétry au rang des meilleurs compositeurs français : cet ouvrage charmant a survécu aux diverses révolutions que la musique a éprouvées. Malgré les conditions désavantageuses de la comédie lyrique, où les airs se succèdent rapidement, et dans laquelle la même scène en contient plusieurs, malgré l'instrumentation faible et les formes vieillies de cette pièce, on l'écoute encore avec plaisir, parce que les mélodies en sont charmantes, naturelles, expressives. Rien de plus gracieux que le cantabile du duo de Colombine et de Pierrot ; ce morceau serait un chef-d'œuvre, si la modulation en était plus variée, et si Grétry n'avait maladroitement parcouru deux fois la même série de tons, au lieu de transporter la réponse du thème principal à la dominante.

Trois opéras, Sylvain, les Deux Avares, et l'Amitié à l'épreuve, furent composés par Grétry dans l'année 1770. On a beaucoup vanté le premier, dans sa nouveauté; le duo, Dans le sein d 'un père, a eu surtout grand nombre d'admirateurs; néanmoins cet ouvrage m'a toujours paru languissant, et l'un des moins remarquables de l'auteur. Le duo même, quoiqu'on y trouve une belle phrase, manque de plan et n'est pas écrit dans les limites naturelles des voix. Le Sylvain est une des compositions de Grétry qui ont le plus vieilli; il a disparu du théâtre depuis longtemps, et tout porte à croire qu'il n'y sera plus entendu. On ne joue plus les Deux Avares, parce que le genre de la pièce n'est plus à la mode; mais on y trouve un duo du meilleur comique; c'est celui, Prendre ainsi cet or, ces bijoux, un chœur de janissaires excellent (Ah! qu'il est bon, qu'il est divin!), et plusieurs autres morceaux agréables. L'Amitié à l'épreuve n' a point réussi; néanmoins la musique en est fort bonne : c'est un des ouvrages les mieux écrits de l'auteur.

Le succès de Zémire et Azor, qu'on joua dans l'automne de 1771, fut éclatant; l'imagination de Grétry s'y montra dans toute sa fraîcheur; jamais il n'avait été plus riche de chants heureux que dans cet opéra. Rien de plus piquant que l'air, Les esprits dont on nous fait peur; rien de plus suave que le rondo, Du moment qu'on aime, etc. Malgré les transformations de certaines parties de la musique, de pareilles inspirations ne peuvent cesser d'être belles ni d'intéresser les artistes sans préjugés. Il y a aussi une multitude de phrases charmantes dans l'Ami de la maison : c'est un tour de force que d'avoir pu intéresser par la musique dans une comédie aussi froide, aussi languissante. En voulant répéter cette espèce de défi dans le Magnifique, Grétry fut moins heureux. On a donné souvent des éloges à la scène de la rose; ce qui n'empêche pas cette scène d'être longue et ennuyeuse. Il n'en est pas de même de la Rosière de Salency, qui fut jouée en 1774; là, tout est frais, élégant, dramatique. On connait l'air, Ma barque légère; l'ouvrage fourmille de jolis traits qui ne le cèdent pas à celui-là .
La Fausse Magie est une des mauvaises pièces que Marmontel a écrites pour Grétry. Il s'en attribuait tout le succès, et ne s'apercevait pas qu'elles ne devaient leur existence qu'à la musique. C'est l'esprit du musicien qui a soutenu la Fausse Magie et non celui du poète. Que de fois on est retourné entendre le duo : Quoi ! c'est vous qu'elle préfère! Sans ce duo et quelques jolis chants, personne n'aurait eu le courage d'entendre la pièce.

Grétry n'était pas né pour la tragédie lyrique. Il ne manquait cependant pas de force d'expression ; mais il ne pouvait soutenir un ton élevé pendant trois ou cinq actes. Céphale et Procris, qu'il donna au mois de mai 1775, Andromaque, jouée en 1780, Aspasie, et Denys le Tyran, tous représentés sans succès à l'Opéra, en sont la preuve. Le duo Donne-la-moi dans nos adieux (de Céphale) est cependant célèbre ; on y trouve plusieurs belles phrases, mais le morceau est mal disposé pour les voix et généralement mal écrit. D'ailleurs, ce n'est point assez d'un duo dans un opéra en trois actes.

La renommée de Grétry s'augmentait à chaque production de sa plume; le Jugement de Midas (1778), l'Amant jaloux (même année), les Événements imprévus (1779), Aucassin et Nicolette (même année), l'Épreuve villageoise (1784), et surtout Richard Cœur de Lion (1785), mirent le comble à sa gloire, et, dès lors, il n'eut plus de rivaux en France, pour l'Opéra-Comique. Ces ouvrages sont si connus, qu'il est inutile de s'étendre sur leur mérite. Quant aux défauts que les musiciens peuvent y trouver, ils prennent en partie leur source dans le goût français de l'époque où leur auteur écrivait, et dans les moyens d'exécution dont il pouvait disposer. La Caravane du Caire, Panurge et Anacréon chez Polycrats, introduisirent à l'Opéra le genre de demi-caractère, et même le genre bouffe, car Panurge n'est qu'un opéra bouffon. Grétry était plus apte à traiter ces deux styles que celui de la tragédie; aussi réussit-il complètement. Peu d'ouvrages ont été joués aussi souvent que ceux qui viennent d'être nommés; la Caravane a été longtemps la ressource des administrateurs de l'Opéra.

La disgrâce

An milieu des succès dont l'auteur de tant de productions voyait couronner ses travaux, un nouveau genre de musique, créé par Méhul et par Cherubini, s'était introduit sur la scène de l'Opéra-Comique. Cette musique, plus forte d'harmonie, plus riche d'instrumentation, et beaucoup plus énergique que celle de Grétry, devint tout à coup à la mode au commencement de la révolution, et fit oublier pendant plusieurs années le Tableau parlant, l'Amant jaloux et la Fausse Magie. Il n'y a point d'auteur qui se résigne de bonne grâce à l'oubli du public : Grétry fut très sensible à cette sorte de disgrâce, à laquelle il n'était pas préparé.

Il n'aimait pas la musique nouvelle, mais il regrettait que des études plus fortes ne l'eussent point mis en état de lutter avec ses nouveaux adversaires : toutefois, comme on ne se rend jamais justice sur ce qui touche l'amour-propre, il ne se considéra pas comme vaincu, et il voulut rentrer dans la carrière en imitant, autant qu'il le pouvait, un genre qu'il dédaignait au fond de l'âme. C'est à ses efforts pour y parvenir qu'on dut Pierre le Grand, Lisbeth, Guillaume Tell et Elisca. Quoiqu'on retrouve dans ces ouvrages des traces de son ancienne manière, on aperçoit facilement le tourment qu'il se donne pour être autre que la nature ne l'avait fait. Les mélodies de ces productions n'ont plus l'abandon, le naturel ni la verve qui distinguaient les œuvres de la jeunesse de Grétry; en un mot, il n'est plus qu'imitateur timide au lieu d'inventeur qu'il était.

Grétry remis à la mode

La musique de Grétry était presque abandonnée, lorsque le célèbre acteur Elleviou entreprit de la remettre à la mode, et de la substituer aux grandes conceptions harmoniques alors en vogue, qui n'étaient pas de nature à faire briller ses facultés personnelles. Le talent dont il lit preuve dans Richard, dans l'Ami de la maison, dans le Tableau parlant et dans Zémire et Azor fut tel, que l'on ne voulut plus voir que ces ouvrages, qui étaient neufs pour une partie du public.

Depuis lors, les œuvres de Grétry n'ont cessé de plaire au public français jusqu'à la nouvelle révolution qui, dans ces derniers temps, s'est opérée dans la musique dramatique. Les effets de celle-ci ont été d'accoutumer les spectateurs à de riches effets d'harmonie et d'instrumentation, et conséquemment de les rendre plus exigeants sous ces rapports. Rien ne pouvait nuire davantage à la musique de Grétry; car ces parties de l'art musical sont précisément le côté faible de ses ouvrages. Le dédain qu'on affecte aujourd'hui pour les productions d'un homme de génie qui s'est illustré par de belles mélodies et par l'expression des paroles n'en est pas moins injuste.

Au reste, Grétry attachait si peu d'importance à l'instrumentation de ses ouvrages, qu'il en chargeait ordinairement quelqu'un de ses amis. L'orchestre de ses vingt derniers opéras a été écrit par Panseron, père de l'auteur d'un grand nombre d'ouvrages pour l'enseignement du solfège, du chant et de l'harmonie (Auguste Panseron).
Matroco, Colinette à la Cour, l'Embarras des richesses, le Comte d'Albert et sa suite, le Rival confident, les Méprises par ressemblance, le Prisonnier anglais, Amphitryon, et plusieurs autres opéras n'ont pas été mentionnés dans leur ordre chronologique, parce que, si l'on y retrouve quelquefois le musicien spirituel, si même ces partitions contiennent quelques airs remarquables, ils n'ont cependant rien ajouté à la réputation de leur auteur.

On a vu que la musique de Grétry brille surtout par le chant et par l'expression des paroles; malheureusement toute qualité exagérée peut devenir un défaut: c'est ce qui a lieu dans les productions de ce musicien original. En s'occupant trop des détails, il négligeait l'effet des masses; de là vient que sa musique, bonne pour les Français, n'a pas réussi chez les étrangers.
Les observations minutieuses qu'il a faites sur ses propres ouvrages, dans ses Essais sur la musique, prouvent qu'il était bien moins préoccupé des formes musicales que du soin de rendre avec justesse un mot qui lui paraissait important. On en peut juger par ce qu'il dit d'un air de l'Amant jaloux : « L'endroit qui me parait le mieux saisi dans l'air suivant, Plus de sœur, plus de frère, est la suspension après ces vers :

Mais si quelque confidente,
Malicieuse, impertinente,
Cherchait à tromper mon attente...

Les deux notes suivantes que fait l'orchestre en montant par semi-tons, expriment la mine que fait Lopez : j'aurais pu lui faire chanter ces deux notes sur une exclamation, Oh! mais le silence est plus éloquent. » Méhul disait avec justesse, en parlant de ces détails, que c'est de l'esprit, mais que ce n'est pas de la musique.
On a dit spirituellement de Grétry : C'est un homme qui fait les portraits ressemblants, mais qui ne sait pas peindre. Ce qui a pu contribuer à empêcher ce compositeur de suivre les progrès de l'art dans l'effet musical, c'est le dédain qu'il avait pour toute autre musique que la sienne; dédain qu'il ne prenait même pas la peine de dissimuler. Un de ses amis entrait un jour chez lui en fredonnant un motif : « Qu'est-ce que cela?demanda-t-il. - C'est, lui répondit son ami, un rondo de cet opéra que nous avons vu l'autre jour dans votre loge. - Ah! oui, je m'en souviens; ce jour où nous sommes arrivés trop tôt à Richard ! » Il s'agissait d'un des meilleurs ouvrages du répertoire de l'Opéra-Comique. L'excès de son amour-propre et ses opinions sur les œuvres des autres musiciens prenaient leur source dans sa manière absolue de concevoir la musique dramatique. Le savoir profond dans l'art d'écrire, la pureté de style, la qualité des idées mélodiques, abstraction faite de l'expression dramatique, enfin le coloris musical, n'étaient rien pour lui. On dissertait un soir, au foyer de l'Opéra-Comique, sur les instruments qui produisent le plus d'effet et, en général, sur les moyens d'exciter de fortes émotions par la musique de théâtre. Plusieurs compositeurs distingués assistaient à cette discussion; chacun proposait ses vues et disait son mot; les opinions étaient partagées. « Messieurs, dit l'auteur de l'Amant jaloux, je connais quelque chose qui fait plus d'effet que tout cela. - Quoi donc? - La vérité. » Ce mot peint Grétry d'un seul trait; il est rempli de justesse; mais celui qui le disait ne voyait pas que la vérité dans les arts est susceptible d'une multitude de nuances, et que pour être vrai il faut être coloriste autant que dessinateur, il n'était donc pas inutile de chercher à augmenter l'effet des couleurs musicales.

On connaît quelques mots de Grétry qui indiquent de la finesse dans l'esprit; il aimait a en dire, mais ses saillies manquaient quelquefois de justesse. Par exemple, interrogé par Napoléon sur la différence qu'il trouvait entre Mozart et Cimarosa, il répondit: « Cimarosa met la statue sur le théâtre, et le piédestal dans l'orchestre; au lieu que Mozart met la statue dans l'orchestre et le piédestal sur le théâtre. » On ne sait ce que cela veut dire. Il faut que la statue et le piédestal ne soient point séparés. Grétry, qui n'était pas assez musicien pour concevoir la mélodie et les parties d'accompagnement d'un seul jet, séparait toujours deux choses qui ne doivent en faire qu'une. Nul doute qu'il n'ait voulu dire que l'instrumentation de Mozart l'emporte sur ses chants et sur l'expression dramatique : mais il se trompait. Il ne comprenait pas cette musique, trop forte pour lui, et n'était pas plus avancé, à cet égard, que le public de son temps. Malgré ses prétentions à l'esprit, sa conversation était plus fatigante qu'agréable, parce qu'elle n'avait et ne pouvait avoir que lui ou ses ouvrages pour objet. Il y revenait sans cesse, et l'habitude qu'il avait de vivre entouré d'amateurs passionnés de sa musique, qui ne l'entretenaient que de choses dont son amour-propre était flatté, lui rendait tout autre entretien insupportable. Bien qu'il attachât beaucoup d'importance à sa qualité d'écrivain, son ignorance en ce qui concerne l'histoire, la littérature et le mécanisme du style, était complète.

Essais sur la musique et autres publications

En 1789, il publia à Paris un volume in-8°, sous le titre de Mémoires ou Essais sur la musique. Ce volume contenait l'histoire de sa vie et celle des ouvrages qu'il avait fait représenter jusqu'alors. En 1797 (an V) il obtint du gouvernement français la réimpression gratuite à l'imprimerie nationale de cet ouvrage, auquel il joignit deux nouveaux volumes.
On a dit avec justesse que Grétry aurait du appeler son livre Essais sur ma musique; il n'y parle, en effet, que de ses opéras. Quoi qu'il en soit, Grétry n'a point écrit les trois volumes qui portent son nom; il n'en a jeté que les idées informes sur le papier : ce fut un de ses amis, nommé Legrand, ancien professeur au collège du Plessis, qui leur donna la forme qu'ils ont aujourd'hui.

Le premier volume, qui contient la partie historique de la vie et des ouvrages de Grétry, est le plus intéressant. Les autres ne renferment que de longues et faibles dissertations sur une métaphysique de l'art dont les musiciens ne sauraient rien tirer d'utile. Mees, ancien professeur de musique à Bruxelles, a donné une nouvelle édition des mémoires de Grétry, avec des notes, Bruxelles, 1829, trois vol. in·18.

En 1802 (an X), Grétry a publié une Méthode simple pour apprendre à préluder, en peu de temps, avec toutes les ressources de l'harmonie, Paris, de l'imprimerie de la république, in·8° de quatre-vingt-quinze pages. Ce livre est celui d'un écolier, et démontre la profonde ignorance de l'auteur sur la matière qu'il voulait traiter.

Il lui prit aussi fantaisie d'écrire, vers le même temps, un livre qu'il publia sous le titre de la Vérité, ou ce que nous fûmes, ce que nous sommes, ce que nous devrions être (Paris, 1809, trois vol., in·8°). Il avait cru s'y montrer profondément versé dans les sciences politiques; mais on a dit avec justesse qu'il y a justifié le proverbe : Ne sutor ultra crepidam.

Ayant renoncé à la musique dans ses dernières années, il ne s'en occupait plus que d'une manière spéculative, et avait consigné ses réflexions sur cet art ainsi que sur beaucoup d'autres objets dans un ouvrage auquel il donnait le titre de Réflexions d'un solitaire. Deux ans avant sa mort, il en avait annoncé la publication prochaine à un de ses amis, et assurait qu'il travaillait au sixième volume! Soit qu'on n'ait point retrouvé son manuscrit, soit que, soigneux de sa gloire, ses amis l'aient condamné à l'oubli, ce livre n'a point paru.

Des honneurs de tout genre ont été accordés à Grétry, même pendant sa vie.

  • Dès l'année 1785, la ville de Paris avait donné son nom à l'une des rues qui avoisinent le Théâtre Italien, et ce nom lui est resté.
  • Son buste fut placé vers le même temps au grand foyer de l'Opéra.
  • Le comte de Livry lui fit ériger, vers 1809, une statue en marbre qui a été placée sous le vestibule du théâtre de l'Opéra-Comique.
  • Son portrait fut gravé, en 1776, et copié plusieurs fois.
  • Plus tard, Isabey dessina de nouveau un portrait fort ressemblant de ce compositeur célèbre, qui fut gravé par Simon;
  • enfin, un autre portrait fut lithographié par M. Maurin, en 1829, d'après celui qui avait été peint par Robert Lefèvre pour la salle d'assemblée de l'Opéra-Comique, et fut publié par la deuxième livraison de la Galerie des musiciens avec une notice par l'auteur de ce dictionnaire.
  • A l'âge de vingt-six ans, Grétry fut admis dans l'Académie des philharmoniques de Bologne. Lors de la formation de l'Institut, en 1796, on le choisit pour remplir une des trois places de compositeurs dans la section de musique de la classe des beaux-arts.
  • Plus tard, il fut nommé correspondant de la société d'Émulation de Liège, membre de l'Académie de musique de Stockholm, et de plusieurs autres sociétés savantes.
  • Le prince évêque de Liège lui avait donné le titre de conseiller intime, en 1784; une place de censeur royal pour la musique lui fut accordée vers le même temps, et à plusieurs époques il fut membre du jury de l'Opéra.
  • Ayant été nommé,en 1795, inspecteur de l'enseignement au Conservatoire de musique, il en remplit d'abord les fonctions; mais au bout de quelques mois, le besoin de recouvrer sa liberté lui lit demander sa démission.
  • Napoléon lui accorda la décoration de la Légion d'honneur à la création de cet ordre.

Recherché par quelques hommes puissants de l'ancienne cour, il en fut comblé de bien-faits.

  • En 1782, il lui avait été accordé une pension de mille francs sur la caisse de l'Opéra ;
  • le roi lui en donna une autre de mille écus, vers le même temps,
  • et la Comédie Italienne le mit au nombre de ses pensionnaires, en 1786.

A ces revenus assez considérables se joignait le produit de diverses sommes qu'il avait placées sur l'État : la révolution de 1789 renversa l'édifice de sa fortune. Le succès éclatant de ses ouvrages, à l'époque où ils furent remis en scène, par Elleviou, et le produit considérable qu'il en retirait, joint à une pension de quatre mille francs qui lui avait été accordée par Napoléon, lui rendit l'aisance qu'il avait perdue, et il en jouit jusqu'à la fin de ses jours.

La vie privée de Grétry

Grétry avait été marié et avait eu plusieurs enfants; l'une de ses filles, qui s'est fait connaître par la musique de deux petits opéras, annonçait d'heureuses dispositions ; mais elle mourut jeune, et son père eut le malheur de survivre à toute sa famille.

L'acquisition de l'Ermitage de J.·J. Rousseau, à Montmorency, que Grétry avait faite, le détermina à se retirer à la campagne, et à y passer la plus grande partie de ses dernières années. Il s'y plaisait et y retrouvait une gaieté qui l'abandonnait aussitôt qu'il se retrouvait à Paris.
Un événement funeste lui fit quitter brusquement ce séjour. Un de ses voisins, meunier de profession et au-dessus de son état par son éducation, fut assassiné dans son moulin, le 50 août 1811. Dès ce moment, Grétry ne fut plus tranquille chez lui.
De retour à Paris, il eut recours aux ressources de la médecine pour rétablir sa santé, fort affaiblie depuis quelque temps, mais elles n'eurent d'autre résultat que de prolonger ses souffrances.
Ne se dissimulant pas que sa fin approchait, il voulut qu'au moins elle fût douce, et demanda qu'on le ramenât à l'Ermitage; ses forces s'affaiblirent insensiblement, et, le 24 septembre 1813, il cessa de vivre.

Hommages à Grétry

Les poètes et les compositeurs, les professeurs du Conservatoire de musique, et les acteurs des principaux théâtres de Paris se joignirent aux membres de l'Institut pour honorer ses funérailles; elles furent dignes de la renommée d'un tel artiste. Le 6 octobre, sa messe de Requiem fut exécutée à grand orchestre à l'église Saint-Roch. Le convoi parcourut une partie des rues de Paris, et s'arrêta devant les deux théâtres lyriques principaux avant de se rendre au cimetière de l'Est.
Plusieurs discours furent prononcés sur sa tombe; son éloge, par Méhul, ne fut pas le moins remarquable de tous ces morceaux.
Le soir même,on exécuta à l'Opéra-Comique une sorte d'Apothéose qui excita une vive émotion parmi les spectateurs.
Pendant plusieurs jours, on ne joua à l'Opéra et à l'Opéra-Comique que des ouvrages composés par Grétry; enfin, rien ne manqua aux honneurs qui lui furent accordés.
Déjà, dès le mois de février 1800, la Société académique des Enfants d'Apollon avait rendu hommage aux talents remarquables de ce compositeur, en le nommant l'un de ses membres.
Au mois de mars suivant, un concert composé seulement de morceaux de Grétry fut exécuté par les membres de cette société savante, et des discours, qui avaient pour objet son éloge, furent prononcés par Guichard et par Bouilly. Les détails de cette séance ont été réimprimés dans une brochure de vingt pages in-4°, sous le titre de : Hommage rendu à Grétry. Joachim Le Breton, secrétaire de la classe des beaux-arts de l'Institut royal de France, lut, dans la séance publique du 1er octobre 1814, une Notice sur la vie et les ouvrages d'André-Ernest Grétry, qui a été imprimée dans la même année par Firmin Didot (Paris, 1814, in-4° de trente-quatre pages).

M. de Gerlache, premier président de la cour de cassation à Bruxelles, a publié une notice intitulée : Essai sur Grétry, lu à la séance publique de la Société d'émulation de Liége, le 25 avril 1821, Liége, 1821 , in-8°. Une deuxième édition de cet essai a paru à Bruxelles, chez Hayez, en 1843, gr. in-8° de quarante-quatre pages, et l'auteur l'a reproduit dans son Histoire de Liège, depuis César jusqu'à Maximilien de Bavière, Bruxelles, Hayez, 1843, un volume in-8°.
Diverses autres notices ont été données

  • dans la Biographie universelle de MM. Michaud,
  • dans la Biographie des contemporains, publiée par MM. Arnaud, de Jouy, etc.,
  • dans la Biographie universelle et portative des contemporains, de Raab,
  • et dans plusieurs autres ouvrages du même genre;

l'auteur de ce dictionnaire en a donné une, accompagnée du portrait de Grétry et d'un fac-simile de sa notation, dans la deuxième livraison de sa Galerie des musiciens célèbres, Paris, 1828, gr. In-fol. André-Joseph Grétry, neveu du célèbre compositeur, a publié : Grétry en famille, ou anecdotes littéraires et musicales relatives à ce célèbre compositeur (Paris, 1813, ln-12).
Le comte de Livry avait fait paraître auparavant un Recueil de lettres écrites à Grétry ou à son sujet, Paris, Ogier, sans date (1809), in-8° de cent cinquante-sept pages.
Le gouvernement de la Belgique ayant fait faire la statue de Grétry par M. Guillaume Geefs, sculpteur à Bruxelles. On en fit l'inauguration à Liège, sur la place de l'Université, en 1842. A cette occasion, les écrits dont voici les titres furent publiés :
* 1.Grétry, par M. Félix Van Hulst, Liége, 1842, in-8°, avec portrait.

  • 2.A toutes les gloires de l'ancien pays de Liége : inauguration de la statue de Grétry, 18 juillet 1842, par M. Polain, professeur de l'Université, membre de l'Académie royale de Belgique, ibid., in-8°.
  • 3.La statue de Grétry, poème, par M. Étienne Henaux, ibid., 1842, in·8°.

M.Flamant (voyez ce nom), époux de la nièce de Grétry, dans le dessein d'honorer la mémoire de son illustre parent, avait offert son cœur aux magistrats de la ville de Liège; un procès fameux fut la suite de cette offre. M. Flamant, dans un volume qui a pour titre : Cause célèbre relative au procès du cœur de Grétry (Paris, 1825, in-8°), ainsi que dans plusieurs mémoires et brochures, a rendu compte des circonstances de ce procès; il a donné aussi l'Itinéraire historique, biographique et topographique de la vallée d'Enghien à Montmorency, précédé des mémoires de l'auteur et de l'histoire complète du procès relatif au cœur de Grétry (Paris, 1826, in·8°).

Enfin, M. Frémolle,de Bruxelles, a fait imprimer une brochure sous ce titre:
Hommage aux mânes de Grétry au moment de la restitution du cœur de ce grand homme à sa patrie (Bruxelles, 1828), opuscule qui contient des Réflexions historiques sur le compositeur.

Voici la liste des ouvrages de Grétry :


POUR L'EGLISE:

  • 1.Messe solennelle à quatre voix, à Liège, en 1759.
  • 2.Confiteor à quatre voix et orchestre, à Rome, en 1762. La Bibliothèque du Conservatoire de musique de Paris possède le manuscrit autographe de cet ouvrage.
  • 3.Six motets à deux et trois voix, à Rome, 1765 et années suivantes.
  • 4.De profundis (voyez les Essais sur la musique, t. Ier, p. 78 et 79).
    4 bis Messe de Requiem.

MUSIQUE INSTRUMENTALE :

  • 5.Six symphonies pour orchestre, à Liège, en 1758.
  • 6.Deux quatuors pour clavecin, flûte, violon et basse, gravés à Paris, 1768, et ensuite à Offenbach,comme œuvre 1er.
  • 7.Six sonates pour le clavecin, Paris, 1768.
  • 8.Six quatuors pour deux violons, viole et basse, œuvre 3e, Paris, 1769.

Les thèmes de ces œuvres de musique instrumentale se trouvent dans le neuvième supplément du catalogue de Breitkopf, Leipsick, 1774.

OPERAS :

  • 9.Le Vendemiatrice, intermède, au théâtre d'Aliberti, à Rome, en 1765.
  • 10.Isabelle et Gertrude, à Genève, 1767. A Paris, à la Comédie-Italienne.
  • 11.Le Huron, en deux actes, 1768.
  • 12.Lucile, en un acte, 1769.
  • 13.Le Tableau parlant, 1769.
  • 14.Silvain, en un acte, 1770.
  • 15.Les Deux Avares, 1770.
  • 16.L'Amitié à l'épreuve, en deux actes, 1771, réduit en un acte, 1776, et remis en trois actes, en 1786.
  • 17.Zémire et Azor, en trois actes, 1771.
  • 18.L'Ami de la maison, en trois actes, 1772.
  • 19.Le Magnifique, en trois actes, 1775.
  • 20.La Rosière de Salency, en quatre actes, puis en trois, 1774.
  • 21.La Fausse Magie, en deux actes, 1775.
  • 22.Les Mariages samnites, en trois actes, 1776, repris en 1782, avec des changements.
  • 23.Matroco, en quatre actes, 1778.
  • 24.Le Jugement de Midas, en trois actes, 1778.
  • 25.Les Événements imprévus, en trois actes, 1770.
  • 26.Aucassin et Nicolette, en trois actes, 1780 .
  • 27.Thalie au Nouveau-Théâtre, prologue pour l'ouverture du théâtre Favart, en 1785.
  • 28.Théodore et Paulin, en trois actes, représenté sans succès, le 18 mars 1783; remis au théâtre avec beaucoup d'effet, le 24 juin de la même année, sous le titre de l'Épreuve villageoise, en deux actes.
  • 29.Richard Cœur de Lion, en trois actes, 1784.
  • 30.Les Méprises par ressemblance, en trois actes, 1786.
  • 31.Le Comte d'Albert, en deux actes, 1787.
  • 32.La Suite du Comte d'Albert, en un acte, 1787.
  • 33.Le Prisonnier anglais, en trois actes, 1787, remis au théâtre, en 1793, avec des changements, sous le titre de Clarice et Belten.
  • 34.Le Rival confident, en deux actes, 1788, sans succès.
  • 35.Raoul Barbe-Bleue, en trois actes, 1789.
  • 36.Pierre le Grand, en trois actes, 1790.
  • 37.Guillaume Tell, en trois actes, 1791.
  • 38.Basile, ou à Trompeur trompeur et demi, en un acte, 1792.
  • 39.Les Deux couvents, en deux actes, 1792.
  • 40.Joseph Barra, en un acte, 1794.
  • 41.Callias, ou Amour et Patrie, 1794 .
  • 42.Lisbeth, en trois actes, 1797.
  • 43.Elisca, en un acte, 1799, au théâtre Feydeau.
  • 44.Le Barbier de village, en un acte, 1797.

A l'Opéra :

  • 45.Céphale et Procris, en trois actes, 1773.
  • 46.Les Trois Ages de l'opéra, prologue dramatique, en 1778.
  • 47.Andromaque, en trois actes , 1780 .
  • 48.Émilie, en un acte, 1781.
  • 49.La Double Épreuve, ou Colinette à la cour, en trois actes, 1782.
  • 50.L'Embarras des richesses, en trois actes 1782.
  • 51.La Caravane du Caire, en trois actes, 1785.
  • 52.Panurge dans l'île des Lanternes, en trois actes, 1785.
  • 53.Amphitryon, en trois actes, 1788.
  • 54.Aspasie, en trois actes, 1789.
  • 55.Denis le Tyran, maître d'école à Corinthe, en trois actes, 1794.
  • 56.Anacréon chez Polycrate, en trois actes, 1797.
  • 57.Le Casque et les colombes, en un acte, 1801.
  • 58.Delphis et Mopsa, en trois actes, 1803.

Outre ces ouvrages, Grétry a écrit pour la cour, en 1777:

  • 59.Les divertissements d'Amour pour amour, comédie de Lachaussée, sur des paroles de Laujon.
  • 60.Les Filles pourvues, compliment de clôture pour la Comédie-Italienne.
  • 61.Momus sur la terre, prologue donné au château de la Roche-Guyon.

Il a laisse aussi en manuscrit les partitions d'opéras non représentés dont les noms suivent :

  • 62.Alcindor et Zaïde, en trois actes.
  • 63.Ziméo, en trois actes.
  • 64.Zelmar ou l'Asile, en un acte.
  • 65.Électre, en trois actes.
  • 66.Diogène et Alexandre, en trois actes.
  • 67.Les Maures d'Espagne, en trois actes.

L'auteur de l'article Grétry, dans la Biographie universelle et portative des contemporains, dit que Frey, éditeur de musique, a fait graver de nouveau, en 1823, trente-deux des meilleures partitions de ce compositeur célèbre : c'est une erreur. Les planches dont on s'est servi pour cette publication sont celles des anciennes éditions; on a seulement rafraichi les frontispices. Castil-Blaze a donné, en 1827, un choix de morceaux des opéras de Grétry, arrangés avec accompagnement de piano, sous le titre de : Grétry des Concerts.


Suggestion de lectures à propos de Grétry


Œuvres du Compositeur Grétry sur ce site:


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